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Des pays parmi les plus stricts en matière de mesures sanitaires contre la COVID-19 comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont récemment déterminé qu’il ne serait dorénavant plus nécessaire de porter un masque à bord de vols domestiques et internationaux.

L’Allemagne, qui faisait cavalier seul au sein de l’Union européenne, doit bientôt prendre le même virage.  Au Canada, si on a suspendu en juin dernier l’obligation vaccinale pour monter à bord d’un avion ou d’un train, on a décidé de maintenir l’obligation de se couvrir le visage durant ces déplacements.

La disparité des consignes est un casse-tête pour les voyageurs, mais surtout, un fardeau pour les compagnies aériennes et leurs employés, déplore Jeff Morrison, président et chef de la direction du Conseil national des lignes aériennes du Canada, qui représente Air Canada, Air Transat, Jazz Aviation LP et WestJet.

« On n’en parle pas vraiment, mais les équipages qui doivent faire respecter la règle se font de plus en plus harceler par les passagers.  Oui, ça arrivait au début de la pandémie, mais c’est encore pire depuis un certain temps », affirme-t-il en entrevue.

Et puisque que les Canadiens sont de plus en plus vaccinés ou attrapé la COVID-19, et que l’aération à bord des aéronefs est sécuritaire, il faut que les masques tombent, plaide-t-il en invitant les ministres fédéraux à prendre le pouls des compagnies aériennes et de leurs employés.

« J’exhorte le ministre [des Transports] Omar Alghabra à échanger avec les équipages qui sont en première ligne et qui doivent faire respecter cette règle.  Il y a du stress, de l’anxiété, des employés qui ne veulent plus venir au travail alors qu’on a déjà des défis de pénurie de main-d’œuvre », élabore Jeff Morrison.

Une mesure « peu restrictive »

Au cabinet du ministre Alghabra, on plaide que le maintien de cette obligation suit « les recommandations de la santé publique ».

« Le masque est une mesure sanitaire peu restrictive qui permet de protéger les gens dans un endroit à espace restreint tel qu’un avion.  Par contre, comme pour toute mesure, nous les évaluons et les adaptons constamment », a-t-on déclaré dans un courriel en début de semaine.

L’opposition conservatrice à Ottawa réclame depuis des mois que l’on fasse passer cette mesure à la trappe, à l’instar de l’obligation de remplir le formulaire ArriveCAN avant d’entrer au Canada et le dépistage aléatoire de la COVID-19.

Le député bloquiste Xavier Barsalou-Duval soutient de son côté que son parti « voit d’un bon œil la levée du port du masque dans les avions et les aéroports, dans la mesure qu’elle soit recommandée par la santé publique et permette aux voyageurs de se déplacer en toute sécurité ».

Les gens qui montent à bord d’avions et de trains sous réglementation fédérale doivent porter un masque tout le long de leur trajet.  Le masque est aussi exigé aux points de fouille dans les aéroports, à l’embarquement, et dans la zone de contrôle des douanes.

La demande du Conseil des aéroports du Canada n’est pas nouvelle ; avant le début de la saison touristique estivale, début juin, on avait prié Ottawa de retirer les mesures sanitaires restantes à la frontière aussitôt que possible.